Entretien avec Jim Lapp : conférencier à AMERICANA

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Entretien avec Jim Lapp, conférencier à AMERICANA et représentant canadien de la Solid Waste Association of North America

L’année 2017 s’annonce pour être une année remplie d’innovations et d’avancements dans le domaine de l’environnement. AMERICANA, qui aura lieu du 21 au 23 mars 2017 au Palais des congrès de Montréal, accueillera conférenciers, entreprises, exposants et délégués qui participeront à cette vague d’innovation. Parmi les conférenciers invités, nous avons la chance de recevoir Jim Lapp, représentant canadien au comité exécutif de la Solid Waste Association of North America (SWANA), lequel nous parlera des tendances canadiennes en matière de gestion des matières résiduelles. Réseau Environnement représente la section québécoise de la SWANA. Afin de nous donner un avant-goût, le résident d’Edmonton en Alberta répond à nos questions :

Parlez-nous de vous. D’où vient votre motivation à poursuivre une carrière en gestion des matières résiduelles et en environnement?

Durant ma carrière de 36 ans, j’ai été impliqué dans tous les aspects de la gestion des matières résiduelles. J’ai d’abord commencé à travailler pour Alberta Environment, où j’ai eu la chance d’être impliqué dans le développement de la Alberta’s Regional Waste Management Program. J’ai non seulement été témoin de l’avancement de la technologie des décharges non contrôlées vers des installations modernes telles que des sites d’enfouissements techniques, des installations de recyclage et de compost, mais cela m’a également donné l’opportunité d’apprendre davantage et de développer mes propres compétences.

J’ai ensuite cumulé de l’expérience en consultation dans le secteur privé, avant de de travailler dans la plus grande infrastructure de compostage au Canada, située à Edmonton en Alberta. Et puis, plus récemment, je travaille pour la Ville d’Edmonton sur les approbations réglementaires, le suivi et le reporting environnemental.
Comme beaucoup de personnes de mon âge, je n’ai pas planifié une carrière en gestion des matières résiduelles, mais j’ai croisé des personnes qui m’ont communiqué leur passion. Je m’implique à la SWANA depuis le milieu des années 1980. J’ai été élu en 2014 pour un mandat de 3 ans comme représentant canadien de la SWANA International Board. Être impliqué dans la SWANA est une façon de redonner à l’industrie qui m’a supporté et à cette organisation qui m’a également permis d’apprendre davantage et de rester à l’affut dans l’industrie.

Parlez-nous de la SWANA. Quels sont ses projets futurs?

SWANA a plus de 8 500 membres à travers les États-Unis, les Caraïbes et le Canada et est actif depuis plus de 50 ans. En tout, l’organisation compte 45 sections, dont 5 au Canada. La mission de la SWANA est de promouvoir la matière résiduelle comme une ressource. Le principal objectif de l’organisation est l’éducation et la certification, la sécurité, le réseautage de ses membres et la mobilisation.

Ce qui est important pour la section canadienne, c’est le développement de nouvelles formations à propos notamment des incendies dans les sites d’enfouissement, de la gestion des débris issus des catastrophes et des petites stations de transfert. Un des défis est de trouver les ressources pour créer ou traduire du matériel de formation en français. Tous les secteurs de la SWANA organisent leurs propres activités, formations, conférences et à chaque deux ans, un des secteurs organise la SWANA Waste Resources Conference. Le secteur québécois va accueillir cet événement à Québec en mars 2018. À l’international, la SWANA organise plusieurs événements tels que WasteCon et le SWANA Palooza aux États-Unis. Également un événement à ne pas manquer dans le domaine de la gestion des matières résiduelles est le WasteCon à Baltimore du 25 au 27 septembre 2017.

Selon vous, quels sont les principaux avantages pour les différentes parties prenantes de s’investir dans une saine gestion des matières résiduelles?

Une saine gestion des matières résiduelles bénéficie toute la communauté. Historiquement, les principales motivations étaient de protéger la santé publique et environnementale. Plus récemment, la protection de l’environnement vise des objectifs plus avancés de réduction des quantités de déchets générés et le concept d’économie circulaire est plus largement accepté. Malgré les avancements dans la technologie, la protection de la santé publique et l’environnement demeurent la priorité. Une gestion saine permet d’atteindre ces objectifs.

Que distingue Edmonton dans le secteur?

Edmonton est unique avec son système de gestion des matières résiduelles le plus complet en Amérique du Nord, considéré comme le plus avancé au Canada. La Ville offre des services de niveau supérieur à ses résidents avec ses installations résidentielles pour matières résiduelles utilisées tout au long de l’année. Ces « écostations » ont établi un modèle de référence en Amérique du Nord, non seulement pour les résidus résidentiels, mais également pour les résidus électroniques, le recyclage et les déchets. Le site Edmonton Waste Management Center inclut des quais de transfert qui permettent de séparer les déchets organiques et les matières sèches pour en faire des combustibles dérivés des déchets. Le centre a également le plus grand site de compostage en Amérique du Nord et intègre une installation de récupération des matériaux ramassés en bordure, une installation qui accepte des résidus électroniques de tout l’ouest canadien, ainsi que les résidus de construction et de démolition. Enerkem, une entreprise de Montréal, a également construit une installation de valorisation des déchets en carburant propre.

Où aimeriez-vous voir le Canada dans le domaine de la gestion des matières résiduelles dans 10 ans?

J’ai eu la chance de voyager à travers le Canada et j’en suis venu à croire que nous ouvrons la voie en Amérique du Nord sur plusieurs aspects de la gestion des matières résiduelles, mais il y a toujours plus à faire. J’aimerais voir plus d’efforts entre l’industrie et les fabricants afin de réduire le recyclage et les déchets en fin de vie des produits.

Je pense que le Canada a fait des progrès dans le domaine du compostage au cours des dernières années et les programmes vont continuer à grandir. Une chose que je pense que l’on devrait mettre de l’avant davantage est le développement des programmes de la responsabilité élargie des producteurs. À l’heure actuelle, cette responsabilité varie à travers les provinces et poursuit des objectifs différents. Je crois que le Conseil canadien des ministres de l’environnement serait la voie la plus appropriée pour conduire ce projet et de fixer des objectifs communs.

(Cette entrevue a été traduite de l’anglais).

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