Entrevue avec la conférencière Anna Scheili de WaterShed Monitoring

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Titulaire d’un doctorat en aménagement du territoire et développement régional, Anna Scheili occupe actuellement les postes de chargée de projets chez WaterShed Monitoring et de coordonnatrice scientifique au Regroupement des organismes de bassins versants du Québec.

Qu’est-ce que WaterShed Monitoring?

WaterShed Monitoring est une entreprise fondée en 2013 par madame Sonja Behmel et des partenaires universitaires et issus du monde des affaires dans le but de fournir aux intervenants impliqués dans la gestion par bassin versant des solutions novatrices permettant de répondre à leurs besoins de stockage et d’analyse des données sur la qualité de l’eau. L’expertise de l’équipe dans les domaines de la qualité de l’eau, de la géomatique et de l’intelligence artificielle a permis de développer EnkiMD, un outil unique qui permet d’augmenter l’efficacité de la cueillette, de la contextualisation, de l’analyse et de la communication des données sur la qualité de l’eau afin de traduire ces données en actions concrètes.

En quoi cet outil peut-il faciliter les communications entre les gestionnaires de l’eau et les citoyens? Et quelle est sa particularité?

Au départ, EnkiMD a été développé pour répondre aux défis posés par le suivi de la qualité des eaux de surface. Cependant, WaterShed Monitoring travaille actuellement sur l’adaptation d’EnkiMD pour la gestion de l’eau potable dans le cadre d’un projet de vitrine technologique de la Ville de Québec. La particularité de ce nouvel outil réside dans le développement d’une plateforme en ligne permettant aux citoyens d’accéder en tout temps aux informations relatives à la qualité de l’eau potable de leur secteur. Cette plateforme permet non seulement d’afficher les alertes et avis en cours sur une carte interactive, mais également de présenter un indice de la qualité globale de l’eau potable (calculé à partir des résultats du suivi régulier de la Ville).

La même plateforme sert aussi aux gestionnaires pour la collecte de précieuses informations auprès de la population locale. En effet, cette dernière est invitée à utiliser les formulaires et les cartes interactives disponibles pour soumettre des plaintes ou exprimer des préoccupations par rapport à l’eau potable. À l’ère des villes intelligentes et des villes apprenantes, le flux d’informations échangées entre la municipalité et ses citoyens permet d’améliorer la gestion de l’eau potable de façon continue. Cet échange crée une relation gagnant-gagnant : les citoyens obtiennent une source d’information fiable et transparente et les gestionnaires peuvent exploiter les observations citoyennes pour la gestion et la prise de décision au quotidien.

Quelle est la place des nouvelles technologies dans la gestion environnementale? Et quel devrait être le rôle des acteurs gouvernementaux dans la mise en place d’outils innovants?

Les nouvelles technologies ont une place très importante, car elles permettent de gagner en efficacité, en rapidité et en précision, trois facteurs clés de la gestion environnementale. De plus, dans ce domaine, les données ont une importance primordiale pour la prise de décision et l’action au quotidien. Cependant, pour arriver à extraire de l’information, voire des connaissances, à partir de simples données sur la qualité d’eau, des technologies avancées sont souvent nécessaires.

Les acteurs gouvernementaux et municipaux peuvent et doivent jouer un rôle d’accélérateurs et de facilitateurs dans le développement et l’adoption de nouvelles technologies. D’une part, ils sont  bien placés financièrement pour contribuer au développement et au rayonnement des nouvelles solutions innovantes. Un bon exemple est le programme de la vitrine technologique de la Ville de Québec, qui a permis à WaterShed Monitoring d’adapter et tester son innovation. D’autre part, l’utilisation de ces technologies peut être également promue par les entités gouvernementales qui sont en mesure de fournir ou recommander aux municipalités et aux organismes environnementaux des outils de gestion intégrée de l’eau.

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