Conférencier à AMERICANA : Cyril Garneau répond à nos questions!

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Parmi les conférenciers qui seront présents à AMERICANA cette année, Cyril Garneau de l’Université Laval et chercheur postdoctoral à modelEAU, nous parle de ses projets actuels et futurs. Cyril Garneau tiendra une conférence sur le Développement d’un modèle de prédiction d’E. coli comme outil d’aide à la décision pour permettre la baignade à la Baie de Beauport, Ville de Québec.

Quel est le sujet de la conférence que vous allez présenter lors d’AMERICANA?

La baignade dans le Fleuve Saint-Laurent a été interdite sur le territoire de la Ville de Québec pendant plus de 50 ans. Des investissements conséquents ont depuis permis d’améliorer la qualité de l’eau, au point où cette dernière respecte les normes de baignade plus de 50% du temps. Puisque l’analyse d’Escherichia coli requiert 24 heures, un modèle de prévision de qualité de l’eau a été développé pour aider le gestionnaire à décider de l’ouverture ou de la fermeture de la plage. Ce modèle a été utilisé durant l’été 2016, résultant en 39 jours de baignade et 35 jours d’interdiction.

Qu’est-ce qui vous a mené à ce sujet de recherche?

Depuis quelques années, des groupes de citoyens demandaient l’ouverture de la plage en arguant que la qualité de l’eau s’était largement améliorée durant la dernière décennie. Cependant, compte tenu des dépassements de norme fréquents, la Ville de Québec ne souhaitait pas mettre la santé des baigneurs en danger. C’est pourquoi les chercheurs Sophie Duchesne, Yves Secrétan, de l’INRS, et Peter Vanrolleghem, de l’Université Laval, ont été approchés pour étudier la possibilité de développer un modèle prévisionnel permettant de prédire la qualité de l’eau. J’ai ensuite eux l’opportunité de travailler avec eux au développement de ce modèle.
Ce projet illustre deux notions importantes dans le cadre d’AMERICANA. Tout d’abord, l’utilisation d’un modèle prédictif comme outil d’aide à la décision a permis de réduire significativement le risque d’exposer les baigneurs à une eau de mauvaise qualité. De plus, ce projet démontre qu’il est possible de réduire l’impact de la ville de Québec sur la qualité de l’eau dans le fleuve et d’ainsi récupérer l’accès à la baignade. L’environnement est passé d’une dépense à un investissement.

Vous faites partie de la relève en recherche, quelle problématique du secteur de l’eau aimeriez-vous résoudre dans les futures années?

La recherche dans le secteur de l’eau s’est longtemps réalisée en silo : les projets s’attardant aux volumes d’eau (crue et étiages) ou à leur qualité (azote, phosphore, pesticides, etc.). Or, avec le développement de modèles de plus en plus complexes et des ordinateurs capables de les résoudre, il est désormais possible de s’attaquer à des problèmes complexes de gestion intégrée de l’eau. Les problématiques qui m’intéressent particulièrement sont celles étudiant les impacts de l’homme sur les rivières et les solutions permettant de réduire ces impacts.

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